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Le niveau des mers augmente de près d’un demi-centimètre par an, mais en mars 2024, la NASA a alerté d’une augmentation subite de cette cadence déjà inquiétante : en 2022 et 2023, le niveau d’élévation des mers est passé à 0,76 cm par an. Ce bond serait dû à la combinaison avec le phénomène El Niño[7].La biodiversité marine a diminué de moitié en 50 ans…Les ravages de la pêche industrielle
- La pêche est la première cause de destruction de la biodiversité marine selon les experts internationaux de la biodiversité (l’IPBES).
- Selon la Commission européenne, près de 80% des fonds marins côtiers sont « considérés comme altérés », en raison notamment du chalutage de fond.
- Les flottes françaises utilisant un chalut raclent 600 000 km2 de fonds marins tous les ans, soit plus que la superficie de la France métropolitaine.
- Dans l’Atlantique Nord, 90% des espèces marines de prédateurs (thons, marlins, espadons etc.) ont disparu depuis 1900 à cause de la surexploitation.
- En plus d’anéantir la biodiversité et les écosystèmes marins, les chalutiers remettent en suspension le carbone stocké dans les sédiments océaniques qui a mis des millénaires à s’accumuler (370 millions de tonnes de dioxyde de carbone). Dans les sept à neuf ans qui suivent le passage des chalutiers, 55 à 60% du carbone libéré pénètre ainsi dans l’atmosphère[8].
- La pêche industrielle dépend des subventions publiques pour être rentable.
- Les subventions en France sont essentiellement liées aux exonérations sur le gasoil (63%) et profitent donc aux pêches industrielles, très énergivores.
- À l’inverse des chalutiers de fond, la petite pêche artisanale (qui utilise les « arts dormants », des engins “passifs” tels que les filets, casiers ou lignes) est plus rentable, plus créatrice d’emplois, elle n’impacte pas les fonds marins, dépend bien moins des subventions et émet peu de CO2.
Les aires marines protégées
- Une synthèse de plusieurs études a montré qu’il y avait une augmentation de la biomasse dans les aires strictement protégées (« No-Take Zones ») jusqu’à 670% supérieure à celle des aires non protégées et 343% supérieure à celle des aires partiellement protégées adjacentes[9].
- Dans l’ensemble de la Méditerranée, 95% de la surface couverte par des AMP ne présente pas de régulation suffisante des activités humaines pour garantir une bonne santé des océans[10].
[2] Macreadie et al. (2019) The Future of Blue Carbon Science
[3] IMF (2019) Nature’s Solution to climate change: a strategy to protect whales can limit greenhouse gases and global warming
[4] Irigoien et al. (2013) Large mesopelagic fishes biomass and trophic efficiency in the open ocean. Nature Communications.
[5] Davison et al. (2013) Carbon export mediated by mesopelagic fishes in the northeast Pacific Ocean. Progress in Oceanography.
[6] https://www.sciencedirect.com/topics/earth-and-planetary-sciences/global-carbon-cycle
[7] https://www.jpl.nasa.gov/news/nasa-analysis-sees-spike-in-2023-global-sea-level-due-to-el-nino
[8] https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fmars.2023.1125137/full
[9] Sala et Giakoumi (2018) No-Take Marine Reserves Are the Most Effective Protected Areas in the Ocean
[10] Claudet et al. (2020) Underprotected Marine Protected Areas in a Global Biodiversity Hotspot
Aller à la source
- Consulter la page de BLOOM pour s’y retrouver sur les aires marines réellement ou faussement « protégées »
- Lire l’excellent rapport de Seas at Risk et Oceana : « Exploring alternatives to Europe’s bottom trawl fishing gears », mai 2022.
- Lire le rapport sur la transition des pêches « Changer de Cap » produit par un groupement de recherche comprenant des chercheurs de l'institut Agro, d'AgroParisTech, de l'EHESS-CNRS et de BLOOM, en collaboration avec The Shift Project.
- Découvrir l’outil de France Nature Environnement pour visualiser les heures de pêche dans les aires marines supposément « protégées »
- Prendre connaissance des recommandations de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) pour la protection des écosystèmes
- Lire l’éditorial de la prestigieuse revue scientifique Nature qui dénonce « l’hypocrisie qui menace les océans du monde » et épingle la France pour son refus d’interdire le chalutage dans les aires marines dites « protégées »
- Plonger dans le « Plan d’action pour l’océan » publié par la Commission européenne en février 2023 pour que les États européens engagent enfin une véritable politique de protection du milieu marin et de transition du secteur de la pêche
Se mobiliser
- Signer la pétition de Patagonia pour mettre fin au chalutage de fond.
- Signer la pétition de la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) visant à protéger le hotspot d’importance majeure pour les oiseaux marins qui a été découvert au milieu de l'océan Atlantique Nord. Cette zone, qui est l'une des plus importantes concentrations d'oiseaux marins migrateurs de l'Atlantique et qui fait la taille de la France, est utilisée chaque année par 5 millions d'oiseaux marins.
- Signer les pétitions de BLOOM
- Lire l’appel de Greenpeace pour la création d’une aire marine protégée en haute mer, proche des Galapagos.